Devenir flexitarien : pourquoi et comment ?
24 avril 2024
Dimanche midi, un repas de famille tout ce qu’il y a de plus normal. Ton petit cousin refuse de prendre du rôti de bœuf 🍖 pourtant préparé avec amour par Mamie. “Je suis flexitarien” assène-t-il avec assurance. Indifférence générale, “encore une lubie d’ado” pense l’ensemble de la tablée. Pourtant, le flexitarisme est un régime alimentaire de plus en plus répandu en France et en Europe. Et pour cause : entre considérations écologiques et sanitaires, ce nouveau mode d’alimentation coche toutes les cases.✅
Être flexitarien : késako ? 🤨
Le flexitarisme est un mot un peu compliqué pour exprimer une idée très simple : réduire sa consommation de viande 🥩 au profit d’autres sources de protéines. Contrairement à d’autres régimes tels que le véganisme ou le végétarisme, le flexitarisme n’exclut aucun groupe d’aliments. Il propose plutôt de diversifier nos apports de protéines pour aller vers une alimentation plus durable. Le principe : diminuer nos apports en protéines animales au profit des protéines végétales. Sans pour autant supprimer totalement la viande ou le poisson de nos assiettes ! 🍽
Et pourquoi voudrait-on devenir flexitarien ? 🤔
C’est vrai ça, pourquoi ce régime a-t-il le vent en poupe, notamment en Europe occidentale, depuis quelques années ? Et pourquoi est-ce une bonne idée de changer nos habitudes alimentaires ?
La première raison derrière ce changement de pratique alimentaire est la volonté de réduire notre impact sur l’environnement en réduisant notre consommation de produits carnés.
En effet, les conséquences de la production de viande sur l’environnement sont multiples et souvent néfastes :
👉 Déforestation 🌳 : pour produire les aliments destinés à nourrir le bétail, de vastes étendues de forêts sont détruites 😥. Et on le sait, la déforestation produit un double effet kiss-cool : moins d’arbres pour absorber le CO2, et des arbres brûlés, qui relâchent donc tout le CO2 capturé jusque-là.
👉 Pollution des sols et des eaux : en cause, les engrais et pesticides utilisés pour produire l’alimentation pour l’élevage.
👉 Émissions de gaz à effet de serre (EGES) : la production de viande est responsable de 14,5% des EGES liées aux activités humaines d’après le dernier rapport de la FAO (2013). (Pas si) fun fact, 44% de ces émissions sont produites par la digestion des bêtes : soit les rots des bovins ! 🐄💨
👉 La surconsommation d’eau 💧 : la production de viande est largement plus consommatrice d’eau que la culture des céréales. En temps de sécheresse, cela pourrait devenir un gros problème.
Bref, vous l’avez compris, pas génial pour la planète cette histoire.
Mais en plus de ça, la surconsommation de viande est également mauvaise pour notre santé. En effet, le Programme National Nutrition-Santé 2023 recommande, entre autres, de réduire la consommation de viande et de charcuterie et d’augmenter les apports en légumes secs et en fruits et légumes notamment. Exactement ce que promeut le flexitarisme !
Enfin, pour les amis des bêtes 🐶, la prise de conscience sur le bien-être animal justifie également la réduction de la consommation de viande. Et pour ceux qui ne sont pas prêts à sauter le pas du végétarisme ou du véganisme, le flexitarisme encourage à consommer moins mais mieux : privilégier des viandes de meilleure qualité, produite localement, et plus respectueuses du bien-être animal (et par la même occasion de l’environnement et de notre santé).
👉 D’ailleurs, rappelez-vous, réduire notre consommation de viande faisait partie de nos bonnes résolutions pour la planète à prendre en 2022.
Ok, on est convaincus ! Maintenant comment on fait ?💪
Donc on le rappelle, être flexitarien, c’est simplement modifier les proportions des différents groupes d’aliments dans notre alimentation globale : moins de viande, plus de légumineuses, de céréales, de fruits et de légumes. En d’autres termes, on augmente les apports en protéines végétales et on réduit les protéines d’origine animale.
👉 Les légumes secs (pois chiches, lentilles, haricots,…) couplés à des céréales complètes 🍚 (riz, pâtes, semoule, … complets) est le combo gagnant qui permet de varier les sources de protéines tout en prenant soin de la planète, de soi… et de son porte-monnaie ! 🤑
👉 Essayez d’intégrer plus de fruits et de légumes dans des recettes variées 🥗 et privilégiez les fruits et légumes de saison : ils sont meilleurs pour la planète et ils sont encore une fois souvent moins chers ! 💰 Et pour aller encore plus loin, pensez à acheter local !
👉 Diminuez bien sûr votre consommation de viande. Choisissez par exemple 3 jours dans la semaine où vous ne mangerez pas de viande du tout.
👉 À noter que la production de produits laitiers a une empreinte carbone très proche de celle de la production de viande de mouton. Alors si vous voulez réduire votre impact, vous pouvez également diminuer votre consommation de ce côté-là (il existe par ailleurs d’excellents fromages végans aujourd’hui 🧀).
👉 Avec toutes ces économies, vous pourrez peut-être même augmenter la part de bio dans votre panier et améliorer encore un peu la qualité de vos menus. Le label AB est d’ailleurs un label très fiable qui vous assurera de consommer des aliments respectueux de la planète et de votre santé. 😌
Maintenant vous savez tout sur le flexitarisme ! On vous laisse enfiler votre tablier, votre toque de chef et à vos assiettes ! 😋
Et au fait, pourquoi on vous parle de tout ça nous ? Eh bien parce que chez 900.care, évidemment, on se soucie de la planète, c’est pour cela qu’on a lancé notre gamme de produits de salle de bain rechargeables, que l’on est labellisé B-Corp, que l’on est devenu membre de 1% for the planet, que l’on a lancé l’opération Good Planet, ou encore que nous sommes membres du club WWF France “Entreprendre pour la planète”.
Sources : Mangerbouger.fr – Caminteresse.fr – Trajectoires.media – WWF.fr – Lemonde.fr – Notre-environnement.gouv.fr – Le Programme National Nutrition-Santé 2019-2023
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12 commentaires
28 avril 2024 (Modifier)
Je suis déjà flexitarien merci pour votre article qui me pousse un peu plus vers cette direction
2 mai 2024 (Modifier)
Merci pour votre commentaire et on est ravis de lire que notre article vous encourage à repenser votre alimentation pour la rendre plus soutenable !
Belle journée à vous 🙂
29 avril 2024 (Modifier)
Manger de la viande, même peu et locale pollue encore plus que manger végétalien hors saison et non local.
Arrêter la viande tout court devrait être en tête de liste, et arrêter avec ce mot déculpabilisant de « flexitarien » qui ne veut rien dire.
Certains se diront flexitariens car ils mangent « juste » de la viande le midi. Quel progrès, quand il faudrait l’arrêter totalement pour espérer atteindre nos objectifs, ou du moins limiter les dégâts…
2 mai 2024 (Modifier)
Bonjour,
Merci pour votre commentaire et pour l’intérêt que vous avez porté à notre article.
Nous sommes d’avis que réduire sa consommation de viande – voire l’arrêter complétement – ne se fait pas forcément, pour tout le monde, du jour au lendemain.
La transition peut être plus longue ou plus difficile en fonction du rapport de chacun à son alimentation. Le flexitarisme peut être un bon moyen de faire un premier pas vers une alimentation durable.
Cela dit, vous avez raison, il serait malhonnête de se « cacher » derrière ce terme aux contours flous tout en continuant de consommer des produits carnés quotidiennement. C’est pourquoi nous proposons dans cet article par exemple de choisir au moins 3 jours sans viande.
Enfin, certaines données, par exemple mises en avant dans ce dossier de l’Inrae, interrogent les bénéfices de la suppression totale de la consommation de viande et des élevages : en résumé, d’une part certains élevages apportent des services environnementaux qui disparaîtraient avec eux et d’autre part, une alimentation entièrement végétalisée pour l’ensemble de la planète ne serait pas soutenable en termes de surfaces de terres cultivées. Un équilibre pourrait être atteint avec une alimentation contenant entre 9 et 20g/j de protéines animales. Ces considérations nous paraissent importantes à prendre en compte et nourrissent la réflexion sur l’avenir d’une alimentation que l’on souhaite plus durable.
Bonne journée et merci d’avoir ouvert le débat sur ce sujet important.
29 avril 2024 (Modifier)
Une réelle distinction entre la viande produite en France aurait du être faite. Notamment au niveau du bilan carbone et en consommation en eau.
Parler de flexitarien sans évoquer ces aspects est inefficace.
Remplacer de la viande produite localement grâce aux eaux bleues par des fruits et legumes importés de l’autre bout de la planète est une aberration.
2 mai 2024 (Modifier)
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre commentaire constructif et pour le problème que vous soulevez.
Concernant la consommation de viande produite localement, nous avons mentionné le fait que consommer moins permettait de consommer mieux, et c’est aussi cela que le flexitarisme permet : consommer de la viande locale, et de meilleure qualité car plus respectueuse du bien-être animal. Nous allons préciser ce point, merci de l’avoir porté à notre attention.
Nous avons tout de même souligné dans l’article qu’il était important de privilégier les fruits et légumes de saison, mais il est vrai que nous n’avons pas fait mention de la localisation qui est un paramètre évidemment important, nous allons le préciser également.
Cependant, selon le dernier rapport de la FAO, voici comment se répartit les émissions de gaz à effets de serre attribuées à l’élevage : 41% pour la production et de la transformation des aliments pour les bêtes, 44% pour la fermentation entérique (les rots des bovins) et 10% pour le stockage et le traitement du fumier, ce qui laisse 5% au transport de la viande produite. Nous ne pouvons donc pas affirmer que consommer des fruits et légumes importés à la place de viande produite localement soit plus émetteur de GES. Mais il serait peut-être intéressant en effet de consacrer un article complet à ce sujet afin d’explorer ces données plus en détails.
Bonne journée à vous,
30 avril 2024 (Modifier)
Merci de votre contribution au développement durable 🙂
2 mai 2024 (Modifier)
Merci pour votre commentaire !
28 mai 2024 (Modifier)
Pourquoi n’y a-t-il pas un mot sur les produits laitiers (qui proviennent aussi d’élevages de ruminants) et les oeufs ?
Et savez-vous que l’INRAE n’est absolument pas neutre en la matière ? Comment peut-on prétendre que l’élevage permet de maintenir les prairies, alors que la plupart des animaux d’élevages vivent en bâtiment à l’année ? Les images d’Epinal des meuh-meuh au pré sont très vendeuses, mais ne reflètent absolument pas la réalité de l’élevage.
10 juin 2024 (Modifier)
Bonjour,
Merci pour votre commentaire et pour les questions que vous soulevez.
L’objectif de cet article est avant tout d’ouvrir le débat et de questionner nos habitudes alimentaires, effectivement largement trop gourmandes en produits carnés.
Nous n’avions pas mentionné les produits laitiers et les œufs car cet article se focalise sur le flexitarisme, une pratique alimentaire qui consiste à réduire sa consommation de chair animale.
Cela dit, vous avez raison, les produits laitiers en particulier ont une empreinte carbone particulièrement élevée, juste en dessous de l’élevage de moutons. Nous avons donc pris en compte votre remarque et mentionné ce fait afin que l’information prodiguée soit plus complète.
Concernant l’INRAE, je me permets de les citer : « Toutefois, certains types d’élevage, conduits de façon agroécologique, apportent également des services environnementaux, en utilisant des surfaces en prairies impropres à la culture mais favorables à la biodiversité, au stockage du carbone, à la filtration de l’eau. »
Ils ne prétendent donc pas que l’élevage intensif permet de maintenir les prairies mais parlent bien de certains types d’élevage conduits d’une certaine façon.
Merci encore d’avoir alimenté le débat sur ces sujets importants.
Très belle journée
28 mai 2024 (Modifier)
Les végétaux importés ont une empreinte carbone largement INFÉRIEURE à celles des matières animales bio et locales.
Par ailleurs, on rappellera que le café, le chocolat, la vanille ou encore les amandes sont très largement consommés par des Français qui pestent contre les importations de produits pour les vegans.
Cherchez l’erreur.
10 juin 2024 (Modifier)
Bonjour,
Merci pour votre commentaire.
En effet, la part de la phase de production dans l’empreinte carbone de notre alimentation est bien plus élevée que la part du transport. Il est donc globalement plus intéressant de réfléchir à l’impact de la production qu’à la provenance. Merci pour ce rappel instructif.
Belle journée à vous