PFAS : on fait le point sur ces polluants éternels qui nous entourent

2 mai 2024

PFAS : on fait le point sur ces polluants éternels qui nous entourent

Vous avez peut-être entendu parler dernièrement des PFAS, des PFOA ou encore des PTFE. Et peut-être que comme nous, vous vous êtes grattés la tête en vous demandant de quoi il retournait ? 🤔 Ne cherchez plus, on vous a concocté un article aux petits oignons pour clarifier tout ça ! 🧅 On préfère quand même vous prévenir : c’est pas l’article le plus marrant qu’il nous a été donné d’écrire 😓. Mais il nous a semblé important de parler de ce sujet brûlant. 🧨

PFAS, PFOA, PTFE,… Qui sont-ils ? 🕵️‍♂️

Le terme PFAS, désigne une famille de plusieurs milliers de composés chimiques. Créés de toutes pièces par l’homme 🧪, ils sont aussi connus sous le nom de substances per- et polyfluoroalkylées (à nos souhaits ! 🤧).

Ces substances sont utilisées depuis les années 50 dans toutes sortes d’objets et de produits du quotidien. Textiles 🧥, emballages alimentaires 🍱, ustensiles de cuisine 🍳, cosmétiques 💅, équipement médical 💉, produits phytopharmaceutiques 🐀, mousse anti-incendie 🧯, tenues ignifugées 👩‍🚒,… On en passe ! Ils ont été rendus populaires par leurs nombreuses propriétés : anti-adhésifs, résistants aux fortes chaleurs, anti-tâches, lipophobes (qui résistent aux graisses) et imperméabilisants. On peut comprendre l’engouement qu’ils ont alors suscité.

Les PTFE et PFOA font partie de cette grande famille des PFAS. Plus précisément, le PFOA est un perfluoré utilisé pour synthétiser le PTFE. Et le PTFE n’est autre que le… Téflon ! Vous le connaissez certainement car il a longtemps été utilisé comme le revêtement anti-adhésif révolutionnaire de nombreuses poêles et autres casseroles. Il est également utilisé dans la fabrication des tissus Gore-Tex, imperméables et respirants.  

Et c’est quoi le problème avec les PFAS ? 🤨

En très gros (pardonnez cette vulgarisation de chimistes du dimanche ! 🙈👩‍🔬), pour fabriquer des PFAS, on assemble des atomes de fluor et des atomes de carbone, une liaison extrêmement difficile à briser. C’est pour cela qu’on les appelle aussi “polluants éternels” : ils sont si résistants qu’ils sont quasiment indestructibles une fois relâchés dans la nature. C’est cette persistance dans l’environnement qui est particulièrement problématique.

Car on sait aussi aujourd’hui que ces composés chimiques sont particulièrement toxiques et peuvent augmenter les risques d’apparition de nombreux problèmes de santé : cancers, maladies cardio-vasculaires, augmentation du cholestérol, infertilité, effets néfastes sur le développement du fœtus, sur le foie, les reins, etc.

Vous vous souvenez quand on vous disait d’éviter de rayer les poêles ? Et bien c’est en partie pour ne pas ingérer par la suite de minuscules particules de ces composés chimiques toxiques.

Pourquoi on en parle aujourd’hui ?

Si on parle de ces composés chimiques depuis quelques semaines, c’est essentiellement parce que les militants activistes Camille Étienne et Solal Moisan les ont remis sur le devant de la scène. Au travers d’une enquête et d’un documentaire, Toxic Bodies, ils mettent en lumière l’ampleur des conséquences de l’utilisation massive de ces composés chimiques sur l’environnement et sur notre santé.

Car le problème va bien au-delà des poêles et des casseroles. Les PFAS ont contaminé nos points d’eau, nos océans, notre alimentation, nos sols, et jusqu’à l’air que nous respirons. On en retrouve dans les organismes vivants (plantes et animaux), dans le lait maternel et même chez des fœtus. Et c’est bien le processus de fabrication des PFAS qui génère le plus de pollution. Les usines 🏭 relâchent dans les eaux et dans l’air ces polluants éternels qui subsistent ensuite dans l’environnement et s’accumulent dans nos organismes. 

Par ailleurs, Nicolas Thierry, député écologiste de Gironde, a demandé à 13 personnalités issues du monde du cinéma 🎥, du sport 🏃‍♂️ et des médias 📺, de fournir une mèche de leurs cheveux 💇‍♂️ afin de tester la présence de perfluorés. Sur les 13 personnalités testées, 10 sont contaminées avec au moins un composé de cette famille (sur les 12 composés testés, on rappelle qu’il en existe des milliers). Cette opération a permis de donner plus de visibilité à cet énorme problème environnemental et sanitaire. Mais son équipe avait déjà testé 152 personnes partout en France, âgées de 11 à 93 ans. Et les résultats étaient plus que troublants puisque 94% des personnes testées étaient contaminées.

Le combat que partagent Nicolas Thierry et Camille Etienne porte sur l’interdiction de fabriquer des produits contenant des PFAS, au moins lorsque leur usage n’est pas essentiel et/ou qu’un substitut est possible. Par exemple, il pourrait être essentiel de continuer à les utiliser pour les tenues ignifugées qui protègent les pompiers des flammes 👩‍🚒, ou pour certains usages dans le domaine médical 💉. Mais on peut peut-être s’en passer lorsqu’on veut se faire cuire un œuf au plat, non ? 🍳

Et alors on en est où aujourd’hui niveau réglementation ? 🚫

Certains PFAS sont déjà interdits. Depuis 2020, le PFOA, par exemple, est interdit au niveau international à l’import, l’export, la production et à l’utilisation sauf dans certains cas jugés essentiels (photo-imagerie, mousse incendie, etc.). 

Au niveau européen, une restriction globale des PFAS a été proposée en janvier 2023 par 5 états-membres et est en cours d’examen par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA). D’autres réglementations ont été mises en œuvre en Europe depuis 2020 au niveau des eaux de consommation 🚰 et de l’alimentation 🍲.

Car le problème majeur que relève le documentaire de Camille Etienne et Solal Moisan, c’est que le processus actuel de réglementation est inadéquat au problème que posent les PFAS.

En effet, ils sont interdits a posteriori de leur commercialisation (une fois que le mal est fait en quelque sorte). Puis, une fois retirés du marché (ce qui peut prendre des années), ils sont remplacés par un autre perfluoré (une molécule quasi identique mais légèrement modifiée) qui lui n’a pas encore été interdit. On rappelle qu’il existe des milliers de composés chimiques dans cette grande famille des PFAS. Les interdire tous un par un prendrait donc beaucoup trop de temps par rapport à l’urgence de la situation

Pour finir, on peut souligner le coût sanitaire que présente l’exposition au PFAS. En effet, le coût des problèmes de santé causés par ces composés chimiques a été estimé à plusieurs dizaines de milliards d’euros pour notre système de santé publique. Il paraît donc indispensable de limiter au maximum et au plus vite notre exposition à ces polluants éternels.

Mais que faire alors ?

On a essayé de résumer ce sujet extrêmement complexe en un article relativement court, qu’on espère le plus clair possible. Ce n’est pas très réjouissant mais il existe des moyens d’agir en tant que consommateurs.

Tout d’abord vous pouvez vérifier la présence des PFAS dans vos produits cosmétiques en lisant la liste INCI. Gardez l’œil ouvert pour les composés qui contiennent “PERFLUORO” (PERFLUORODECALIN,  PERFLUORONONYL DIMETHICONE, etc.). Pour vous simplifier la vie, vous pouvez aussi utiliser une de ces 5 applis pour tester vos cosmétiques.

N’hésitez pas au passage à faire attention à la présence d’autres ingrédients nocifs pour votre santé : les parabens, le triclosan, et autres perturbateurs endocriniens, les sulfates ou encore les sels d’aluminium. Globalement, rappelez-vous aussi que moins la liste des ingrédients est longue, mieux c’est !

Vous pouvez également jeter vos poêles avec revêtement anti-adhésif rayées et les remplacer par des poêles en inox ou en céramique par exemple. Pour faire court, évitez au maximum les produits de la consommation courante qui contiennent ces substances toxiques.

Et si on vous parle de tout ça, c’est parce que l’engagement de 900.care, c’est de réduire l’impact environnemental des produits d’hygiène et de beauté. On vous propose des produits sains, sans ingrédient controversé, et dans des contenants rechargeables faits de plastique recyclé et recyclable. N’hésitez pas à les découvrir ici ! 😉

Sources : Toxic Bodies ANSES.frCausette.frReporterre.netSciencesetavenir.fr – Wikipédia : articles PTFE, PFOA, TéflonCosmebio.org

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