3 biais cognitifs qui nous empêchent d’agir 🧠
24 octobre 2024
Depuis plusieurs décennies, les scientifiques ne cessent de tirer la sonnette d’alarme quant à la situation environnementale et climatique actuelle. Pourtant malgré l’urgence et les appels récurrents à l’action, force est de constater que nos sociétés et nos comportements bougent à peu près aussi lentement que Flash, le fameux paresseux de Zootopia. 🦥😅
Et bien il se pourrait que cette inertie soit intimement liée au fonctionnement même de notre cerveau, à travers nos biais cognitifs ! 🧠
Notre cerveau, un paresseux en puissance 🦥
Vous avez peut-être déjà entendu parlé de ce qu’on appelle un biais cognitif ? Il s’agit d’un schéma de pensée simplifié qui permet à notre cerveau de prendre des décisions plus rapidement et avec un minimum d’efforts. Ces raccourcis mentaux sont bien souvent très utiles pour réagir et naviguer dans un monde complexe avec une multitude d’informations à traiter. Ils permettent également d’économiser notre énergie. Et oui, notre cerveau serait, quelque part, assez paresseux ! 😴
Le problème, c’est qu’ils peuvent également être à l’origine d’erreurs de jugement, de mémoire ou encore de raisonnement. Et ainsi aboutir à de mauvaises décisions.
Les biais cognitifs sont la plupart du temps inconscients et nécessaires à notre fonctionnement. Mais avoir conscience de certains biais peut nous aider à éviter les erreurs et à exercer notre libre arbitre pour prendre les bonnes décisions. 💡
Ce sont ces biais cognitifs qui expliquent en partie nos difficultés à agir efficacement pour répondre à l’urgence climatique. Nous vous proposons de mettre 3 de ces biais en lumière aujourd’hui dans cet article : la dissonance cognitive, le biais de normalité et le biais de statu quo.
La dissonance cognitive 🤯
La dissonance cognitive est une tension interne engendrée par un décalage entre d’un côté nos valeurs, nos idées, nos opinions et de l’autre nos comportements. Si notre comportement entre en contradiction avec nos valeurs, cela crée un certain inconfort mental que l’on va s’efforcer d’atténuer grâce à différentes stratégies. ♟
Et à ce petit jeu-là, notre cerveau est assez malin ! 😏 Il va chercher à tout prix à rationaliser nos comportements pour réduire cet inconfort.
Mais prenons plutôt un exemple.
Je suis convaincue de la nécessité de réduire les émissions de gaz à effets de serre mais je continue de prendre l’avion chaque année pour mes vacances.
Cette personne pourrait ressentir un certain inconfort mental puisque l’avion est particulièrement émetteur de CO2. Son comportement entre en contradiction avec ses convictions. Pour réduire cet inconfort, deux solutions s’offrent à elle :
👉 Changer son comportement – arrêter de prendre l’avion.
👉 Rationaliser son comportement – “oui, je prends l’avion, mais l’avion partira avec ou sans moi dedans.” ou “oui, mais Air France a une politique de neutralité carbone.”, ou encore “oui mais bientôt on aura des avions à hydrogène qui n’émettront plus de gaz à effets de serre.”
Dans le cas de la rationalisation, tous ces arguments, qu’ils soient justifiés ou non, sont surtout des mécanismes de défense. Notre cerveau va les enclencher pour réduire cet inconfort mental.
Car à votre avis, quelle est la solution la plus facile ? La rationalisation bien sûr ! L’humain est en effet, nous allons le voir juste après, particulièrement résistant au changement.
Le biais de statu quo 😐
Le biais de statu quo est une forme de résistance au changement, car celui-ci est perçu comme risqué. En tout cas, comme plus risqué que les bénéfices potentiels qu’il pourrait apporter. L’humain a une préférence pour l’état actuel des choses, pour la stabilité, au détriment parfois de la rationalité. En effet, le confort de la familiarité et la crainte de l’inconnu peuvent nous conduire à ignorer des options qui seraient pourtant plus bénéfiques. Il repose sur d’autres principes psychologiques : l’aversion au risque et à la perte, la dissonance cognitive (que vous connaissez comme votre poche maintenant 😉), la peur du regret ou encore l’effet d’ancrage (la première information reçue et/ou la situation actuelle pèsera plus que les alternatives dans la prise de décision).
Ce biais affecte donc aussi nos décisions et peut nous faire passer à côté d’opportunités. D’ailleurs, plus la décision est complexe, plus il y a d’options possibles et plus on aura tendance à privilégier le statu quo.
Prenons le cas du dérèglement climatique. Bien que les experts du GIEC rappellent, rapport après rapport, la nécessité de changer notre mode de vie afin d’infléchir la trajectoire dangereuse que nous avons prise depuis des décennies, peu de choses bougent dans les faits.
À l’échelle individuelle, nous préférons maintenir nos habitudes, même si celles-ci nuisent à l’environnement car le biais de statu quo rend difficile l’adoption de nouveaux comportements. Et ce d’ailleurs, même si ces changements pourraient améliorer notre qualité de vie !
Le biais de normalité 🙈
Enfin, le 3ème biais dont nous voulions parler, et pas le moindre, est le biais de normalité. Il s’agit de notre tendance à considérer que le futur ressemblera au passé 🧐. Il nous amène à nier ou minimiser les menaces, les alertes d’un danger à venir et ses conséquences négatives sur notre vie. Nous sous-estimons l’impact de situations inhabituelles en nous basant sur notre expérience personnelle passée : les choses restent en général constantes. 🤷
Ce biais est aussi appelé “faire l’autruche” 🙈, ça vous parle peut-être plus ? 😅
Le biais de normalité a pour conséquence le manque de préparation d’une bonne partie de la population à l’annonce d’une situation de crise. Il affecte encore une fois les prises de décision, notamment au niveau des politiques publiques, jusqu’à ce que le danger soit immédiat et indéniable. 🚨
L’un des exemples les plus connus du biais de normalité est la réaction des habitants de Pompéi au moment de l’éruption du Vésuve 🌋. Il semblerait qu’à ce moment critique où ils auraient pu s’enfuir, les Pompéiens soient restés des heures à regarder le spectacle, persuadés que la catastrophe n’atteindrait jamais leur ville. Et pourtant, des milliers d’individus ont péri sous les nuées ardentes. 😞
Ce biais peut se retrouver dans de nombreuses situations : catastrophe naturelle, effondrement financier, épidémie, accident de voiture,… et crise climatique !
En effet, nous avons tendance à sous-estimer les risques de la crise environnementale actuelle. Des événements pourtant alarmants sont perçus comme éloignés, inhabituels, exceptionnels. Ici, le biais de normalité nous amène à croire que cette crise ne nous affectera pas directement ou dans un avenir très lointain. Et ainsi, nous restons les bras croisés, comme si rien de tout cela ne nous concernait. #don’tlookup
Biais cognitifs, comment en sortir ? 🤔
Les biais cognitifs dont nous venons de parler ne sont que 3 biais parmi une multitude de mécanismes mentaux qui aident notre cerveau à réagir rapidement à notre environnement, à nous protéger, à nous sécuriser. Mais ils peuvent aussi nous jouer des tours et nous empêcher de prendre les bonnes décisions. Les connaître nous permet d’être plus vigilants et de se méfier parfois de nos raisonnements ! 🪄 Cela nous permet finalement de mieux exercer notre libre-arbitre, en toute conscience ! 😌
Il ne suffit pourtant pas d’en être conscients pour pouvoir les éviter. Cela dit, il ne s’agit pas non plus de se déresponsabiliser. “C’est pas moi, c’est mon cerveau, je ne peux rien y faire ! 🤷♀️ » n’est pas un argument valable. 🤨
Des recherches sont encore en cours sur la façon de réduire nos biais cognitifs pour pouvoir exercer librement notre pensée critique. Il n’y a pas de solution toute trouvée mais on peut tout de même citer quelques pistes.
D’après l’approche neurocognitive et comportementale (ANC), il serait bénéfique de mobiliser davantage notre cortex préfrontal à travers 6 attitudes :
🧠 Être curieux (sortir de la routine)
🧠 Être souple (accepter de changer d’avis)
🧠 Avoir une vision nuancée (ne pas être toujours dans la certitude)
🧠 Raisonner de manière relative (ne pas tout simplifier)
🧠 Être dans la réflexion (et pas toujours dans la réaction aux expériences individuelles)
🧠 Développer son opinion personnelle (ne pas toujours se fier à l’opinion majoritaire, aux normes sociales, etc.)
Par ailleurs, il faut également garder en tête que lutter contre nos biais cognitifs ne se fera pas en prenant seulement en compte l’individu. Il faut prendre du recul et penser cette mise en mouvement à l’échelle collective et systémique. Comme le disait Albert Moukheiber dans une conférence donnée en 2021 (Climat, tous biaisés ?), il faut changer les règles du jeu.
Prenons un exemple concret.
Vous voulez réduire vos émissions de gaz à effets de serre liés à votre transport quotidien. Mais vous habitez dans une zone rurale, sans transport en commun et votre travail nécessite de se déplacer sur de grandes distances : vous n’aurez pas le choix que de prendre votre voiture. Ici le système dans lequel vous évoluez ne vous aide pas à sortir de votre biais de statu quo. Vous n’aurez évidemment aucune envie de faire des efforts surhumains pour changer la situation actuelle.
Ainsi les entreprises et les politiques ont un rôle essentiel à jouer pour créer des systèmes qui incitent les individus à adopter de nouveaux comportements, plus responsables.
Psst… 🤭 C’est d’ailleurs pour cela que chez 900.care, nous avons décidé de créer des produits plus écologiques mais qui ne demandent presque pas de changement dans vos habitudes. 😏
Vous êtes habitués au gel douche et au shampoing liquide : on vous propose un gel douche et un shampoing rechargeables, en bâtonnets à dissoudre. Vous êtes plutôt déo en stick ou déo à bille ? Pas besoin de changer votre préférence puisqu’on propose les deux formats, rechargeables ! 🤗
Des produits rechargeables, sans compromis sur la sensorialité, le prix ou la praticité, et en plus vous pouvez les tester via nos kits essentiels (avant de les adopter bien sûr !). Alors plus de raison de ne pas changer ! 😉
Alors prenez garde à vos biais cognitifs et passez à l’action ! 🤸♀️
Et pour aller plus loin, on vous suggère la lecture de l’ouvrage Le Syndrome de l’autruche : Pourquoi notre cerveau veut ignorer le changement climatique de George Marshall. 📖
Sources : L’info durable : La dissonance cognitive, obstacle à la transition écologique et sociale – Science et avenir : L’inaction climatique expliquée par les neurosciences : pourquoi n’agissons-nous pas suffisamment ? – Bon Pote : Psychologie et climat (1/2) : déni, colère… Les 5 étapes du deuil – Wikipédia : Article Dissonance cognitive – Wikipédia : Article Biais de normalité – biais-cognitif.com – Tilt ! Biais cognitifs et climat : comment dépasser nos freins ? – Wikipédia : Article Biais de statu quo – moment-impact.com – France Culture : Climat, tous biaisés ? avec Albert Moukheiber
Nos lecteurs vous recommandent
24 octobre 2024
3 biais cognitifs qui nous empêchent d’agir 🧠
11 octobre 2024
L’éco-anxiété : le mal du siècle ?
1 octobre 2024